lundi 10 juin 2013

Hommage à Victor Hugo


  
 
Hommage à Victor Hugo
Estampe Numérique "Lettre VI" 30x40cm




 

 
Hommage à Victor Hugo
Gravure eau-forte 20x30cm
 
Travail pour l'exposition
Scriptorial à Avranches
Musée des Manuscrits du Mont Saint-Michel 
Du 14 juin au 15 septembre 2013


 
Victor Hugo est né à Besançon en 1802. Encouragé dans son engouement pour la littérature par sa mère, il déclare à quatorze ans : « Je veux être Chateaubriand ou rien ». Dans sa jeunesse, Hugo se consacre à la poésie et au théâtre. Dès 1822, à tout juste vingt ans, il épouse son amie d’enfance,
 
Adèle Foucher, qui lui donne quatre enfants : Léopoldine, Charles, François- Victor et Adèle. Rapidement après son mariage, Hugo rencontre l’actrice Juliette Drouet, qui devient sa maîtresse et sa muse pour le restant de ses jours. En 1841, Hugo accède enfin à l’Académie française, après avoir essuyé trois refus.
Cependant, peu de temps plus tard, en 1843, son enfant préféré, l’aînée Léopoldine, se noie avec son jeune mari. Désespéré, Hugo ne produit plus de grande oeuvre littéraire et consacre alors son temps à la politique.
D’abord royaliste, il devient rapidement démocrate. En 1848, il soutient la candidature de Louis-Napoléon Bonaparte aux élections. Cependant, il devient très vite un opposant au régime mis en place par ce dernier. Multipliant les discours et les interventions publiques, Hugo fait à cette époque l’objet de nombreuses caricatures.
Contraint à l’exil en 1852, il s’installe d’abord à Bruxelles, puis à Jersey, et enfin à Guernesey en 1855. Son activité littéraire est relancée pendant ces années d’instabilité : Les Châtiments (1853), La Légende des Siècles (1859), Les Misérables (1862)… Les Travailleurs de la Mer (1866) se veut un hommage au

peuple de Guernesey qui l’a accueilli et adopté. Hugo ne reviendra en France qu’après la défaite de 1870. Dès 1872, de retour à Guernesey, il publie Quatre-vingt-treize et se consacre à ses petits-enfants. Puis il s’installe à nouveau à Paris. Jusqu’à sa mort en 1885, Hugo n’oublie pas Hauteville House, sa résidence sur l’île, lieu de refuge durant les années difficiles.

 
 
 
 
 
L’oeuvre littéraire et picturale
 
 
Dans son oeuvre littéraire et picturale, Hugo évoque la mer à de nombreuses reprises. L’océan est pour lui assez ambivalent : étendue calme qui pousse au repos et à la méditation, il peut devenir un élément déchaîné et destructeur, peuplé de créatures étranges et dangereuses. C’est qu’Hugo est lui-même partagé. La Seine lui a volé sa fille chérie, la Manche a englouti des pêcheurs qu’il côtoie. Mais la mer est aussi omniprésente sur l’île où il se retire, comme une déesse nourricière et protectrice pour les insulaires.
L’oeuvre d’Hugo reflète cette dualité. Ses récits et poèmes rendent hommage à l’océan, mais décrivent aussi la furie des éléments et les deuils qu’ils provoquent. Hugo se sent particulièrement proche des insulaires dont il partage l’existence : ces femmes de pêcheurs qui attendent en vain leur époux perdu en mer connaissent une douleur semblable à celle qu’il a connu à la mort de Léopoldine.

Hugo est aussi un grand dessinateur, et ses créations picturales reflètent cette attirance pour l’océan. Hugo a même réalisé une série de lavis pour son roman des Travailleurs de la Mer, qui ne seront cependant pas intégrés à l’édition originale du roman. La vague, qui bouleverse tout sur son passage, n’est pas sans lui rappeler son propre destin. Quant aux créatures qui peuplent les fonds marins, elles lui fournissent une occasion de laisser libre cours à son imagination. La mer est comme une compagne pour l’écrivain et le dessinateur, surnommé « l’homme-océan ».
 
 
 
Une source d’inspiration pour les artistes
 
 
Si la mer inspire Hugo, de son côté, l’écrivain inspire des générations d’illustrateurs. Le roman des Travailleurs de la Mer, pourtant méconnu en comparaison des Misérables et de Notre-Dame de Paris, a fait l’objet de nombreuses réinterprétations par les artistes et les illustrateurs. Dès sa première édition, le graveur Daniel Vierge laisse libre cours à son imagination. Après lui, des noms célèbres, comme Gustave Doré et François Flameng, s’emparent du roman. Les peintres ne sont pas en reste, avec des noms comme André Masson, Achille Granchi-Taylor ou Ernest Ange Duez. Dès le début du XXe siècle, les illustrateurs jeunesse ont également la part belle avec la multiplication des rééditions et des adaptations : Jean Reschofsky (pour la Bibliothèque Verte), Cremonini.
Et les artistes contemporains témoignent encore de l’impact de cet ouvrage. Le dessinateur André Juillard (auteur des Sept Vies de l’Épervier) adapte le roman en bandes dessinées à la demande du magazine Je Bouquine (éditions Bayard) en 1992. Marine Sangis préfère quant à elle illustrer le roman par le biais de ses photographies. Yann Bagot, graveur sur bois, a été davantage touché par les scènes littorales de L’Homme qui rit et s’attaque à cet autre roman méconnu d’Hugo, daté des années d’exil. D’autres artistes se laissent emporter par la vie romanesque du grand homme et préfèrent s’attacher à l’homme plutôt qu’à l’oeuvre : Jean-Pierre Joblin, Élodie Studler, Serge Kantorowicz.
 
Victor Hugo ne laisse pas indifférent : à travers plusieurs techniques et avec diverses sensibilités, des artistes du monde entier continuent de lui rendre hommage.

 

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